
Sable, troisième matière première dans le monde
Matières premières
Fiche publiée le 27/04/2016
Le sable est en effet la troisième matière première la plus utilisée dans le monde après l'air et l'eau. Et elle a l'inconvénient de son avantage : elle est la plupart du temps très peu coûteuse à collecter. Elle ne nécessite pas d'investissements massifs pour en récolter quelques onces et de simples permis d'exploitation permettent d'extraire le sable de la Terre. Cette facilité d'exploitation se combine avec les nombreuses utilisations du sable. Ainsi le sable se retrouve dans les constructions (béton), dans les fonderies (moulage), dans le verre (élément essentiel), même dans l'agriculture pour augmenter le pH ou encore pour... protéger les côtes d'une trop forte érosion. En réalité, il serait presque plus rapide de citer les industries où le sable n'est pas utilisé. Même quand vous restaurez vos volets, le sable est utilisé comme abrasif, et il est aussi présent dans beaucoup de filtres de piscine.
Oui mais voila, les plus fortes réserves de sable du monde sont dans les déserts. Ce sable a été poli durant des siècles par les vents. Il est rond. Il ne s’agrège pas. Autrement dit, personne ne l'utilise, et surtout pas dans la construction. Le sable provient ainsi principalement des carrières de sable mais aussi des fonds marins. Chaque année, 15 milliards de tonnes de sable sont exploités pour près de 75 millions de tonnes de sable marin. Cette surexploitation de la ressource n'est pas sans conséquence. Ainsi on estime que 75 à 90% des plages ont vocation à disparaître. Le sable prélevé dans les océans ne se dépose plus sur les plages, et l'érosion fait le reste. Pour donner quelques ordres de grandeur, pour une simple maison, il faut entre 100 et 300 tonnes de sable. Plus de 30.000 tonnes pour un seul kilomètre d'autoroute. Des projets encore plus pharaoniques sont gros consommateurs de sable. Ainsi à Dubaï, The World et Palm Islands ont respectivement consommé 500 et 150 millions de tonnes de sable à eux seuls. Dans le même esprit, Singapour ne serait pas ce qu'elle est sans le sable tant ses agrandissements ont été possibles grâce à l'apport massif de sable.

Les risques sont d'autant plus grands que le sable est intraçable. Difficile de connaitre avec précision l'origine du sable, et le pillage est monnaie courante dans ce milieu. Cela ne fait qu'accentuer la pression sur cette matière première.