
Concurrence pure et parfaite, un objectif jamais atteint
Macroéconomie
Fiche publiée le 12/06/2009

La concurrence imparfaite s'explique par le fait qu'un petit nombre d'acteurs, vendeurs ou acheteurs, puissent avoir un impact significatif sur le prix d'équilibre du marché. Le monopole est la forme ultime de concurrence imparfaite. Un seul offreur propose ses services ou ses biens à une multitude d'acheteurs. Ces derniers n'ont d'autres choix que de se fournir chez cet offreur unique et doivent donc accepter ses conditions, tant en terme de prix que de produits. Du grec, monos : un et polein : vendre, le monopole est loin d'être un phénomène rare dans nos économies. Il en existe de plusieurs sortes. Au fil des années, les conditions de marché ont fait que les offreurs ont disparu petit à petit ne laissant plus qu'un seul vendeur. Les acquisitions, le développement des économies d'échelles peuvent expliquer ce monopole dit naturel. Toutefois les autorités de la concurrence tendent à limiter ce type de monopoles n'hésitant pas à scinder une société en plusieurs autres afin de restaurer une concurrence moins imparfaite (Baby Bells aux Etats-Unis). Une découverte majeure peut aussi transformer une entreprise classique en entreprise monopolistique en quelques semaines ou mois. Il s'agit là d'un monopole d'innovations. Il existe aussi des monopoles parfaitement acceptés que sont les monopoles légaux. En France, le jeu est ainsi un monopole d'Etat.
Le monopsone est réciproque au monopole. Un seul acheteur, et plusieurs vendeurs. Les marchés liés à l'Etat sont de cette nature. L'armée française est le seul acheteur en France pour des chars par exemple, alors qu'il peut y avoir plusieurs fournisseurs. Quand il n'y a qu'un seul offreur, et un seul acheteur, on parle alors de monopole bilatéral.
Le monopole n'est toutefois pas la forme la plus courante de distorsion de la concurrence. L'oligopole semble être l'étape ultime de tout marché. Peu de vendeurs et un grand nombre d'acheteurs. La course à la taille et les économies d'échelles poussent les entreprises à se rapprocher et ainsi à limiter le nombre d'offreurs d'un même produit au niveau mondial. Dans le domaine des microprocesseurs, Intel et AMD sont ainsi les deux principaux vendeurs (le terme duopole est utilisé quand il n'y a que deux offreurs). Les vendeurs ont alors le choix entre une guerre des prix et de l'innovation, ou une entente cordiale. Les prix peuvent alors être fixés en commun pour maximiser le profit des deux entreprises. Mais cette pratique est totalement contraire à toutes les règles internationales en matière de concurrence et peut aboutir à d'importantes amendes.
A l'instar du monopsone, il existe aussi l'oligopsone qui correspond à peu d'acheteurs mais à un grand nombre de vendeurs. L'agriculture est un marché en situation d'oligopsone. Peu d'acheteurs (industries agro alimentaires) pour un grand nombre d'agriculteurs (vendeurs). Le pouvoir est ici détenu par l'acheteur, les industries de transformation et la grande distribution. L'acheteur peut changer facilement de fournisseurs si les négociations ne tournent pas en sa faveur. Il en est de même pour les sous traitants dans le domaine automobile.

Afin d'éviter la constitution de monopoles naturels ou d'ententes illégales, il est nécessaire de fixer des limites claires et de contrôler fréquemment les entreprises concernées. La concurrence peut aussi être biaisée sur une zone géographique particulière, et les autorités peuvent également agir pour améliorer la situation.